mardi 15 janvier 2013

Nucléaire - Des experts US voient l'Iran menaçant d'ici la mi-2014

WASHINGTON, 14 janvier (Reuters) - L'Iran pourrait produire suffisamment d'uranium de qualité militaire pour fabriquer une ou plusieurs bombes nucléaires d'ici la mi-2014, estime un groupe d'experts américains de la non-prolifération nucléaire.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a exprimé ses craintes que le programme nucléaire iranien ait une "dimension militaire". Téhéran dément, affirmant vouloir le nucléaire uniquement à des fins civiles.

Dans un rapport de 154 pages à paraître lundi, les cinq spécialistes de la non-prolifération "estiment que sur la base de la trajectoire actuelle du programme nucléaire iranien, l'Iran pourrait atteindre une capacité critique à la mi-2014".

Ils définissent cette "capacité critique" comme le point à partir duquel la République islamique sera capable de produire assez d'uranium de qualité militaire pour fabriquer une ou plusieurs bombes atomiques sans être repérée par l'Occident.

D'ici mi-2014, l'Iran aura eu assez de temps pour construire un site clandestin d'enrichissement de l'uranium ou accroître de manière significative le nombre de ses centrifugeuses, a précisé David Albright, l'un des auteurs de l'étude, président de l'Institute for Science and International Security.

"Nous ne pensons pas qu'il existe pour le moment une quelconque usine d'enrichissement secrète", a-t-il dit, mais il existe une "vraie inquiétude" que cela soit le cas à l'avenir.

Le rapport recommande que les Etats-Unis et leurs alliés renforcent le régime de sanctions imposé à l'Iran, qui refuse de cesser ses activités d'enrichissement comme le réclament plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu.

Il préconise également que Washington dise clairement que les Etats-Unis sont prêts à frapper militairement l'Iran pour l'empêcher d'avoir la bombe atomique.

Les autres auteurs du projet sont Mark Dubowitz, de la Fondation pour la défense des démocraties; Orde Kittrie, professeur de droit; Leonard Spector, directeur adjoint du Centre James Martin pour les études sur la non-prolifération; et Michael Yaffe, de l'Université de défense nationale. (Tabassum Zakaria; Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Pascal Liétout)

Source: http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL6N0AJALC20130114