lundi 17 décembre 2012

Patriot en Turquie : Téhéran accuse l'Occident de préparer une "guerre mondiale"

Le déploiement de missiles antimissile Patriot en Turquie préparerait le terrain à une "guerre mondiale", a mis en garde le chef d'état-major de l'armée iranienne cité samedi par l'agence de presse iranienne Isna.

"Chacun de ces Patriot est une marque noire sur la carte du monde et vise à provoquer une guerre mondiale", a déclaré le général Hassan Firouzabadi.

L'Otan, dont la Turquie fait partie, a autorisé la semaine dernière le déploiement, à la demande d'Ankara, de batteries de Patriot pour renforcer ses défenses aériennes contre d'éventuels tirs de missiles syriens.

Au total, six batteries de missiles antimissile seront envoyées par les Etats-Unis, l'Allemagne et les Pays-Bas.

"Ils se préparent à une guerre mondiale, et c'est très dangereux pour l'avenir de l'humanité et pour l'avenir de l'Europe elle-même", a ajouté le général Firouzabadi.

Parallèlement, à Damas, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a appelé samedi la responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, en visite en Syrie, à intervenir pour la levée des sanctions contre son pays en proie à un conflit dévastateur.

M. Mouallem, cité par l'agence officielle Sana, a affirmé à Mme Amos que les sanctions économiques imposées à la Syrie par les Etats-Unis et l'Union européenne étaient "responsables des souffrances endurées par les citoyens syriens", demandant que l'ONU intervienne pour "les faire annuler".

Depuis mars 2011, l'Union européenne a pris 19 trains de sanctions commerciales et financières, visant des personnes proches du régime et des sociétés ou administrations, en plus d'un embargo sur le pétrole et sur les armes.

Des responsables de l'Union européenne et du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) ont estimé samedi que le "brutal" conflit syrien était entré dans une "nouvelle phase", réclamant des fonds supplémentaires pour les déplacés et les réfugiés.
"Ce n'est pas un conflit comme les autres, c'est devenu un conflit brutal dans le contexte d'une tragédie humanitaire", a affirmé lors d'une conférence de presse à Beyrouth Antonio Guterres, le chef du HCR, qui a enregistré plus de 500.000 réfugiés syriens et table sur plus d'un million en juin 2013.

La Commissaire européenne pour l'aide humanitaire, Kristalina Georgieva, a déploré le fait qu'apporter de l'aide en Syrie soit "de plus en plus difficile et même impossible dans certaines régions".
Les deux responsables se sont rendus samedi dans la vallée de la Bekaa, dans l'est du Liban, pour rencontrer des réfugiés qui ont évoqué "des atrocités et des combats d'une telle intensité qu'ils les ont poussés à fuir", selon Mme Georgieva.

Sur le terrain, de violents combats opposaient samedi dans le sud de Damas soldats et rebelles, qui ont en outre pris le contrôle dans le nord du pays d'une partie d'une des plus importantes écoles d'infanterie de Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Près d'Alep (nord), les rebelles ont pris le contrôle des deux-tiers de cette académie qu'ils assiégeaient depuis trois semaines et où les combats ont fait 24 morts dans les rangs rebelles et 20 dans ceux de l'armée, a précisé l'OSDH.

Au total, les violences ont fait samedi au moins 118 morts, dont 50 rebelles et 41 soldats à travers le pays, selon un bilan provisoire de l'OSDH.

Les troupes régulières avaient envoyé par hélicoptères des hommes de la garde républicaine pour faire face à l'assaut mené par les rebelles, selon cette organisation basée au Royaume-Uni et s'appuyant sur un large réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires.

La télévision d'Etat a de son côté évoqué une "opération réussie" de l'armée et la mort de dizaines de "terroristes". Le régime assimile les rebelles à des "terroristes" financés par l'étranger.

Le colonel déserteur Abou Fourat, un des dirigeants de Liwa al-Tawhid, l'une des principales brigades rebelles d'Alep, fait partie des victimes, a annoncé sa brigade sur sa page Facebook.

Dans la région de Damas, les troupes du régime de Bachar el-Assad livraient de violents combats aux rebelles dans les quartiers sud de la capitale, et massaient des renforts en vue d'un assaut sur Daraya, assiégée depuis un mois, selon l'OSDH et des militants.

Ces combats avaient lieu dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dans le sud de Damas, où les rebelles affrontent soldats et combattants palestiniens pro-régime.

"Pour le 28e jour (d'affilée), les forces criminelles d'Assad tentent d'entrer" dans Daraya, a affirmé un communiqué des militants de la ville, ajoutant que des brigades locales de l'Armée syrienne libre (ASL) avaient repoussé les assauts des troupes depuis plusieurs fronts.

Daraya, bombardée à l'artillerie, "est coupée du monde depuis 37 jours, sans électricité ni communications", poursuivent les militants, dénonçant également une pénurie de carburant, empêchant les habitants de se chauffer à l'approche de l'hiver.

La périphérie sud-ouest de Damas est au coeur des combats entre les rebelles qui cherchent à gagner la capitale et le régime qui tient à conserver un rayon d'environ huit kilomètres tout autour.

Dans le centre du pays, un raid aérien sur la ville rebelle de Rastane, assiégée depuis des mois par l'armée, a tué dix civils, a rapporté l'OSDH.

Depuis le début le 15 mars 2011 d'une révolte populaire contre le régime, devenue conflit armé, l'ONG a recensé plus de 43.000 morts.

Source: http://lessakele.over-blog.fr/article-patriot-en-turquie-teheran-accuse-l-occident-de-preparer-une-guerre-mondiale-113502090.html