lundi 10 décembre 2012

"L'anormal devient la norme", déclare Ban Ki-moon à Doha

DOHA (Reuters) - Les conditions climatiques extrêmes sont désormais la norme et représentent une menace pour l'humanité, a déclaré mardi le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, lors de la conférence de Doha sur le changement climatique.

"L'anormal devient la nouvelle norme", a estimé le diplomate sud-coréen dans un discours prononcé devant les représentants de près de 200 pays, réunis du 26 novembre au 7 décembre au Qatar.

La fonte de la calotte glaciaire dans l'Arctique qui devrait atteindre un niveau record cette année, l'augmentation du nombre d'ouragans et la hausse du niveau de la mer témoignent de la crise climatique à laquelle le monde est confronté, a-t-il dit..

"Personne n'échappe au changement climatique, ni les riches ni les pauvres. Il s'agit d'un défi existentiel pour l'ensemble de la race humaine, pour nos modes de vie, nos plans pour l'avenir", a-t-il ajouté.

Exhortant les pays à sortir de leur apathie et à se fixer des objectifs ambitieux, Ban Ki-moon avait déclaré début novembre que la tempête Sandy, qui venait de ravager Haïti et le nord-est des Etats-Unis, avait illustré la nécessité d'agir.

Les pourparlers de Doha visent à trouver un accord sur une prolongation du protocole de Kyoto qui s'éteindra le 31 décembre quinze ans après son adoption, et à l'élaboration d'un nouveau traité sur une réduction des gaz à effet de serre.

Signé en 1997, le protocole de Kyoto oblige une quarantaine de pays industrialisés, à l'exception des Etats-Unis qui ne l'ont pas ratifié, à respecter des objectifs chiffrés de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

Il est entré en vigueur en 2005 mais sa première phase d'engagements expire fin décembre. Une trentaine de pays européens et l'Australie se sont d'ores et déjà dit prêts à prendre de nouveaux engagements.

Mais le Canada, le Japon, la Russie et les Etats-Unis refusent de ratifier un nouveau traité sur le changement climatique si les grands pays émergents comme la Chine et l'Inde, respectivement premier et troisième plus gros émetteurs de GES au monde, ne sont pas parties prenantes du processus.

Barbara Lewis et Alister Doyle, Marine Pennetier pour le service français, édité par Gilles Trequesser