jeudi 26 juillet 2012

Syrie : à l'Onu, chacun accuse l'autre de l'intensification desviolences

La Russie a mis en garde les Occidentaux contre "les conséquences probablement catastrophiques" d'une approche hors cadre onusien de la crise syrienne. Sur place, Alep se prépare à une bataille décisive.
Une semaine après le troisième veto de la Russie et de la Chine contre une résolution visant le pouvoir syrien, les membres du Conseil de sécurité des Nations unies se renvoient la responsabilité de l'intensification des violences et s'affrontent sur les suites du dossier syrien. Lors d'un débat consacré à la situation au Moyen-Orient, la Russie a mis en garde mercredi soir les Occidentaux contre "les conséquences probablement catastrophiques" d'une approche hors cadre onusien de la crise syrienne. Vitali Tchourkine, le représentant permanent de Moscou à l'Onu, a réaffirmé à cette occasion que Washington et ses partenaires européens n'avaient fait qu'aggraver la situation en prenant fait et cause pour l'opposition syrienne depuis les premiers temps de la crise, il y a plus de seize mois.
A trois reprises déjà, la Russie et la Chine ont fait valoir le droit de veto que leur confère leur statut de membre permanent du Conseil de sécurité pour mettre en échec des projets de résolution qui auraient condamné la répression et menacé le régime de Bachar al Assad de sanction. "Le peuple syrien paiera le prix de cet échec", a répliqué l'ambassadeur allemand Peter Wittig en revenant sur le troisième veto, le 19 juillet dernier.

Alpe se prépare à une bataille décisive

Face à la paralysie de l'Onu, plus marquée que jamais, les Occidentaux cherchent les moyens d'agir. Les Etats-Unis ont annoncé qu'ils se tourneraient avec plus de force vers le groupe des Amis du peuple syrien, coalition informelle créée au lendemain du précédent veto russo-chinois, en février. Washington fera en sorte d'accentuer la pression sur le gouvernement syrien, de soutenir l'opposition syrienne et d'apporter son aide à la préparation d'une transition démocratique conduite par les Syriens eux-mêmes. "L'impuissance où les vetos russes et chinois confinent le Conseil ne laisse pas la communauté internationale sans ressource", a souligné pour sa part l'ambassadeur de France, Gérard Araud.

En Syrie, l'armée et les rebelles ont acheminé mercredi des troupes vers Alep, deuxième ville de Syrie où se joue désormais une bataille décisive entre les opposants et le régime, qui tente parallèlement d'écraser l'une des dernières poches de résistance dans la capitale Damas. Dans le même temps, la moitié des 300 observateurs de l'ONU ont quitté la Syrie, selon un responsable de l'ONU, leur présence ayant échoué à mettre un terme à la spirale de violences. La répression et les combats ont fait au moins 108 morts mercredi --57 civils, 36 soldats et 15 rebelles --, selon une ONG syrienne.

Source: http://lci.tf1.fr/monde/moyen-orient/syrie-a-l-onu-chacun-accuse-l-autre-de-l-intensification-des-violences-7428297.html