vendredi 11 mai 2012

Le fonds souverain chinois CIC tourne le dos à la dette en Euros !

(Boursier.com) -- C'est officiel ! Le fonds souverain chinois CIC a cessé d'acheter des obligations d'Etats européens, échaudé par la crise actuelle de la zone Euro... Son patron, Gao Xiqing, a fait cette annonce dans un entretien publié par l'agence 'Bloomberg'... "Ce qui se passe en Europe est bien sûr inquiétant... Nous cherchons encore des opportunités d'acquérir des actifs en Europe, mais nous ne voulons pas acheter des obligations d'Etat', a ainsi déclaré M. Gao.
Si elle a un impact psychologique important, la décision de CIC pourrait toutefois avoir un effet limité sur les marchés, dans la mesure où le principal acquéreur chinois de dette européen est.. l'Etat lui-même, à travers SAFE, l'administration qui gère les réserves de changes du pays. Or, SAFE n'a pour l'instant pas signalé son intention de ne plus investir dans des titres de dette de la zone Euro.
Rappelons que la création de la monnaie unique européenne en 1999 a permis à Pékin de diversifier ses énormes réserves de change, essentiellement constituées jusque-là d'obligations d'Etat américaines. Sur un total de réserves de change estimé à environ 3.200 Mds$, à peu près un quart, soit 800 M$ (615 ME), seraient actuellement placés sur des titres libellés en Euros.
"Le CIC est un véhicule d'investissement chinois à l'étranger et ne représente pas forcément la position de l'Etat chinois", estime ainsi un stratégiste de la Société Générale basé à Hong Kong, interviewé par 'Bloomberg'. Il n'en demeure pas moins que la position de CIC reflète la méfiance croissante de nombreux investisseurs vis-à-vis de la zone Euro, au rythme des crises successives de ses pays membres... Ainsi, Pimco, le plus important fonds obligataire du monde, n'investit plus que dans des obligations des pays jugés solides, dont l'Allemagne et la France.
Le fonds CIC, qui gérait environ 410 Milliards d'actifs à fin 2010, s'était déjà montré très réservé en mars dernier sur l'avenir de la zone Euro, son vice-président Jesse Wang ayant alors affirmé que le fonds ne serait pas partie prenante dans l'apport promis par la Chine au fonds mis en place par le FMI pour soutenir l'Europe. Le gouvernement chinois s'est dit prêt a participer à cet effort, mais n'a pas chiffré son engagement, et négocie en échange des contreparties en termes d'accroissement de ses pouvoirs au sein du FMI...

Source:
http://www.boursier.com/actualites/macroeconomie/le-fonds-souverain-chinois-cic-tourne-le-dos-a-la-dette-en-euros-482374.html?rss